Au temps passé du poisson d’avril

Le 26/04/2024 0

La Piterne ressuscite chaque mois une nouvelle oubliée, ce n’est pas une blague. Sauf quand la nouvelle en porte le titre.

La jeune collection Temps passé s’enrichit au rythme tranquille d’une nouvelle par mois, une œuvre publiée dans une revue du XIXe siècle, parfois au début du XXe, parfois sous la plume d’un nom illustre, mais restée dans son jus.

François Jemmy Bennassi Desplantes, né en 1843, fut rédacteur au ministère de l’Instruction publique, point commun avec Maupassant qui s’ennuyait à la Marine. Desplantes commit de nombreux ouvrages : 127 références à la Bibliothèque nationale de France, dont certains publiés sous le pseudonyme de Dan Plestès. Une partie de son œuvre présente un caractère patriotique, publiée pour la plupart dans la "Bibliothèque morale pour la jeunesse", dont L’héroïsme militaire avant 1789, Bravoure et patriotisme ou L’amiral Courbet et le Tonkin. Ses autres ouvrages s’apparentent à de la détente, comme Les récits de tante Gertrude ou Chez ma tante Tartine. François Desplantes a cessé de publier en 1900.

En avril 1884, La libre revue littéraire et artistique présentait la nouvelle Poisson d’avril.
Le prétexte est intemporel : de misérables professeurs célibataires s’ennuient dans leur ville d’affectation et se font des farces.
Rigobert Aubin et Lambert se mesurent entre lazzis et provocations. Ce dernier reçoit un courrier sérieux, presque officiel, qui l’entraîne vers un rendez-vous audacieux.
La blague tourne en une rencontre cachée derrière la porte et les volets ; le lecteur en déduit ce qui lui paraît bon.

Sous cet argument, presque ordinaire, Desplantes pose la question des amours improbables et leurs conséquences pour le bien-aimé. Les uns verront une critique de l’imprudence avec une blague qui tourne mal ; certains sentiront un vieux relent de misogynie surannée ; d’autres concluront que tel est pris qui croyait prendre.
C’est le propre d’un texte à la morale ouverte, il permet moult leçons sans dire laquelle vient de l’auteur, laquelle appartient au lecteur.

Lien : collection Temps passé

publication Piterne classique

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