Né le 5 août 1715, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues est surtout connu pour ses aphorismes. Au cours de ses études au collège d'Aix-en-Provence, il n'étudia ni le latin ni le grec, mais devint un grand admirateur de Plutarque qu'il avait lu en traduction.
Il s'engagea dans l'armée et y servit pendant dix ans, prenant part à la guerre de succession de Pologne, à la campagne d'Italie et à la désastreuse expédition en Bohême, dans laquelle les Français furent délaissés par leurs alliés.
Son ami le marquis de Mirbeau, père de l'homme politique, le poussa à se tourner vers la littérature. Trop pauvre pour monter à Paris, il chercha en vain à entrer dans le service diplomatique. Une attaque de variole mit fin à cette ambition.
Vauvenargues s'installa finalement à Paris en 1745, ne fréquentant que quelques amis dont Voltaire. Sur les conseils de ce dernier, il se lança dans l'écriture. Il reprit les observations et notes de tous ordres jetées naguère sur le papier et publia en 1746, sous le voile de l'anonymat, une Introduction à la connaissance de l'esprit humain, suivie de quelques Réflexions et Maximes. L'accueil ne fut pas très chaleureux. Voltaire, qui n'avait jamais douté de son talent, incita Vauvenargues à reprendre son ouvrage pour "rendre le livre excellent d'un bout à l'autre en vue d'une seconde édition."
Mort le 28 mai 1747 à l'âge de 31 ans, Vauvenargues a laissé peu d'écrits, mais ils ont suscité un intérêt considérable. Dans l'Introduction, les Réflexions, il émet des pensées fragmentaires de critique littéraire. Son vocabulaire est populaire et relâché, ses idées mal organisées en système. Sa véritable force est d'exprimer dans un langage rimé les résultats de l’observation des comportements et des motivations des hommes.
Les grands hommes parlent comme la nature, simplement.
Il faut avoir de l'âme pour avoir du goût.
De quoi inspirer bien des nouvellistes, qui veilleront à mettre en scène ces maximes !