Fils du pianiste compositeur munichois, Henri Karr, Alphonse naît le 24 novembre 1808. À vingt ans, il enseigne, mais abandonne et espère gagner sa vie grâce à ses poèmes. Il envoie une pièce en vers au Figaro qui lui suggère d’écrire en prose. Alphonse Karr suit le conseil et travaille ses textes en prose pour pouvoir avoir un revenu. Sous les tilleuls est son premier titre en 1832.
Il se marie avec la fille du notaire chez qui il travaille ; leur fille, Jeanne Marie Louise Thérèse, née en 1834, écrira de courts récits et des romans, sous le nom de Thérèse Karr.
Ami de Victor Hugo, Karr est un auteur associé au courant romantique. Son Histoire de Romain d’Étretat fait connaître la ville, où il se rend souvent. Il contribue aussi à la réputation de Trouville et de Honfleur. Son succès littéraire a permis de populariser la station balnéaire de Sainte-Adresse, près du Havre, dont il est conseiller municipal de 1843 à 1849 et dont il fait le cadre de plusieurs récits.
De 1839 à 1849, il publie une revue satirique, Les Guêpes, dont il est l’unique rédacteur. Il y vitupère contre la plupart des célébrités de son époque. C’est le second succès phénoménal de sa carrière littéraire. Il y écrit en janvier 1849 : "Si l'on veut abolir la peine de mort, en ce cas, que MM. les assassins commencent : qu'ils ne tuent pas, on ne les tuera pas.".
Ayant fait allusion, aux amours de Louise Colet avec Victor Cousin, la dame furieuse lui donne dans le dos un coup de couteau. Blessé sans gravité, il ne porte pas plainte mais expose le couteau dans sa chambre avec cette inscription : "Donné par Louise Colet… dans le dos.".
En 1843, c’est son article dans Le Siècle qui informe Victor Hugo du drame au cours duquel Léopoldine et son mari ont trouvé la mort dans un naufrage à Villequier.
Installé à Nice, il continue à écrire et loue une propriété agricole dans le quartier Saint-Étienne. Il développe une activité de floriculture et ouvre un magasin de vente de bouquets de fleurs, de fruits et légumes, destiné à une clientèle d’hivernants.
En 1882, il préside la Ligue populaire contre la vivisection, à côté de Victor Hugo, président d’honneur. Comme la SPA, créée 37 ans plus tôt, cette société veille à la stricte application de la loi qui punit « les personnes ayant exercé publiquement et abusivement des mauvais traitements envers les animaux domestiques.
Malade depuis plusieurs jours d’une fluxion de poitrine, il meurt à l’âge de 81 ans, dans sa villa de Saint-Raphaël, appelée « Maison Close ». Son dernier succès littéraire, l’Esprit d’Alphonse Karr est une simple compilation de ses bons mots.
La Piterne a publié, en livres numériques, deux textes d’Alphonse Karr :
L’histoire de Rose et Jean Duchemin écrit à la première personne, cette confession relate la dure vie de misère d'une femme de pêcheur à Fécamp, vers 1855
Clotilde ; femme mal mariée, dont le cœur préfère son amant, mais qui refuse de donner son corps à deux hommes.