Le magazine des seniors présente des articles et des reportages orientés vers son public naturel, rien de plus normal. Ses rubriques portent aussi bien sur les droits (héritage, viager, assurance, etc.), les équipements, la cuisine ou les loisirs, dont une part attachée aux nouvelles publications. Tous ces points sont traités avec professionnalisme et rien n’étonne foncièrement. Jusqu’à la page 102, annoncée dans le sommaire comme "le polar du mois", une maigre présentation pour ce qui devrait s’intituler "la nouvelle du mois", car là, quatre pages entières livrent une histoire complète.
Dans le numéro de juin 2023, en kiosque, le récit L’assassin de mon meilleur ami pardonne à moitié la revue qui note bien : Une nouvelle de Gérard Morel de manière discrète en haut de la page de droite. Ne boudons pas notre plaisir, la lecture nous appelle.
Le titre montre sans ambages le problème à résoudre et l’auteur met en place dans les trois premiers paragraphes la relation d’amitié entre le narrateur et la victime. Dans les règles des nouvelles classiques, il entremêle sans tarder les suspects, leurs doutes et leur recherche d’alibis. La suite d’incertitudes respecte le rythme court de la nouvelle au nombre limité de personnages : trois hommes (le narrateur, son ami victime et l’inspecteur), trois femmes (les deux épouses et la sœur du narrateur), dans une ambiance de non-dits et de révélations, avec l’intrigue limpide (l’enquête) qui réserve une surprise (la chute).
Après le récit, l’annonce de la prochaine livraison atteste que la publication de nouvelles est régulière et, cerise sur le gâteau, un QR code permet d’écouter gratuitement les « meilleurs polars » de Pleine vie.
Quel que soit l’intitulé de la rubrique, merci au magazine, on prend rendez-vous.