Le style, comment le définir ?

Le 31/01/2024 0

Le style est la manière propre d’exprimer sa pensée par l’écriture chez l’écrivain ou la parole chez l’orateur.

Le style est une marque personnelle, par essence. C’est l’expression, l’art de la forme, qui rend sensibles nos idées et nos sentiments ; c’est le moyen de communication entre les esprits.
Ce n’est pas seulement le don d’exprimer ses pensées, c’est surtout la manière de les tirer du néant, de les faire naître, de voir leurs rapports, de les féconder et de les rendre saillantes. Le style comprend le fond et la forme.
Il faut bien se persuader que les choses qu’on dit ne frappent que par la manière dont on les dit. D’une façon générale, nous pensons à peu près tous les mêmes choses. La différence est dans l’expression. Le style relève ce qui est commun ; il trouve de nouveaux aspects à ce qui est banal ; il grandit ce qui est simple, il fortifie ce qui est faible.

Bien écrire, c’est tout à la fois penser, sentir et bien rendre.
Le style est l’art de saisir la valeur des mots et les rapports entre eux. Les idées représentées par les mots du dictionnaire ne suffisent pas à faire un écrivain. Celui qui connaîtrait tous ces mots brillerait dans les jeux de lettres, mais pourrait être incapable de tracer une phrase ; car le talent ne consiste pas à étaler sèchement des mots, mais à découvrir les nuances, les images, les sensations qui résultent de leurs combinaisons. Le style est une création de forme par les idées et une création d’idées par la forme.
Le style est une création perpétuelle : création d’arrangements, de tournures, de ton, d’expressions, de mots et d’images. Plus cette création est sensible à la lecture, meilleur est l’écrivain. Le rapprochement, l’emploi de certains mots leur donne une magie spéciale, une poésie particulière, une signification nouvelle. L’écrivain peut même composer des néologismes pour indiquer un rapport nouveau.

Guy de Maupassant dit : Les mots ont une âme. La plupart des lecteurs et même des écrivains ne leur demandent qu’un sens. Il faut trouver cette âme, qui apparaît au contact d’autres mots, qui éclate et éclaire certains livres d’une lumière inconnue, bien difficile à faire jaillir. Il y a, dans les rapprochements et les combinaisons de la langue écrite par certains hommes, toute l’évocation d’un monde poétique que le peuple des mondains ne sait plus apercevoir ni deviner. Quand on lui parle de cela, il se fâche, raisonne, argumente, nie, crie et veut qu’on lui montre. Il serait inutile d’essayer. Ne sentant pas, il ne comprendra jamais. Des hommes instruits, intelligents, écrivains même, s’étonnent aussi quand on leur parle de ce mystère qu’ils ignorent ; et ils sourient en haussant les épaules. Qu’importe ! Ils ne savent pas. Autant parler musique à des gens qui n’ont point d’oreilles.

auteur écriture méthode

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