L ileL’île, Eugène Dabit

Le titre L’île, en tête du recueil qu’Eugène Dabit a publié en 1934 et qu’a repris la Bibliothèque numérique romande, surprend par sa brièveté et sa généralité.
Il correspond au lieu, commun aux trois nouvelles réunies, sec et sans fioritures. Le recueil aurait pu s’appeler les îliens, car les récits montrent les habitants dans leur humanité, leurs différends et leur solidarité. Il aurait pu s’appeler Ferreal, puisque c’est le nom de la terre, où se passent les aventures.

"Les compagnons de l’Andromède" met en scène une équipe embauchée pour démanteler la carcasse du cargo éponyme, pour le compte du richissime de l’endroit. Les relations au sein de l’équipe sont le principal propos, le ton est réaliste, la classe populaire a son franc-parler. Les questions dont parlent les ouvriers sont sincères : le regard sur le patron et son fils, la dureté de la tâche, la place du vieux pépé Anton’ et celle de la sulfureuse Estelle. Tout est à hauteur d’homme.
Cette nouvelle occupe plus de la moitié du recueil.

"Un matin de pêche" est l'histoire la plus brève : la responsabilité éprouvée quand il arrive un malheur au compagnon de pêche.

Enfin, "les deux Marie" évoque la place des femmes dans la vie des marins, ces derniers sont plus fidèles à la mer qu’à leurs épouses.

Les thèmes et l’écriture des trois nouvelles sont différents. Après la franchise des ferrailleurs, Eugène Dabit montre l’image de Sébastien aux prises avec sa conscience. Dans le dernier récit, l’affrontement dans le couple est tempéré par la description des lieux et des travaux.
Plutôt qu’une collection de bons sentiments, le recueil est plein de sentiments humains.

Lien : L'île d'Eugène Dabit, en téléchargement gratuit à la Bibliothèque numérique romande
Version papier : Gallimard, collection L’imaginaire (n° 628)