Les jambes sans la tête !

Le déménagement des boîtes de bouquinistes durant les Jeux olympiques 2024 a été décidée par la préfecture de Paris, au motif de la sécurité. Le président de l’Association culturelle des Bouquinistes de Paris, Jérôme Callais, s’est alarmé de la destruction de centaines de ces boîtes dans le déplacement, car ces vieilles dames installées sur les quais de Seine sont fragiles et délicates.
De son côté, Hubert Bouccara de la librairie La Rose de Java à Paris a lancé une pétition "pour la sauvegarde des bouquinistes". En une semaine, elle a réuni près de 50 000 signatures. L’initiateur est catégorique : avec l’arrivée des Jeux olympiques, les bouquinistes sont mis en danger. Il note comme inquiétudes : le démontage et le remontage des boîtes, seule ressource des libraires à ciel ouvert et fragiles par leur ancienneté.
Par ailleurs, il déplore la disparition de l’image typique des quais de Paris sans ces boîtes et le sort des commerçants qui les font vivre. Les jeux valent-ils leur disparition ?

De leur côté, les bouquinistes voyaient venir les JO 2024 comme une opportunité pour montrer leur activité si particulière aux visiteurs venus du monde entier.
Que reprocher aux 570 boîtes à enlever des quais de Seine ? Selon la préfecture de Paris, elles se trouvent dans le périmètre de protection mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques !
Les solutions avancées (déplacement, fermeture complète, rénovation) ont été tour à tour écartées, car elles évinçaient purement et simplement les professionnels du livre ancien. Aucune garantie d’indemnité ni de rénovation ne leur a été présentée. Le sport sponsorisé et télévisé serait donc préférable à la culture et au patrimoine.

Lien avec la pétition de Hubert Bouccara