Le Roman des sept sages est une œuvre traditionnelle à tiroirs, d'origine asiatique (sans doute indienne), dont il a existé au Moyen Âge de nombreuses versions dans des langues tant orientales qu'occidentales.
Les contes venus d'Orient se sont répandus dans l'Europe médiévale ; ils arrivent en France dans la version hébraïque. Célèbre dès le XIIe siècle, le "roman" est constitué de quinze contes intercalés dans la trame du récit, selon le principe des romans à tiroirs.
Un roi a condamné son fils à mort sur la foi de fausses accusations de la reine, la belle-mère du jeune homme. Sept sages viennent à tour de rôle conter au roi une histoire dont la conclusion est qu'il faut se méfier des ruses féminines. À chacune de ces histoires, la reine en oppose une autre, qui est contraire. Mais c'est elle qui finira par être envoyée au supplice.
Très antiféministe, ce roman fut repris dans des textes profanes et religieux. Il reste de ces contes deux versions rimées du XIIIe siècle, une version sans rimes et une version latine, le Dolopathos de Jean de Haute-Seille. Dès 1260, un poète français anonyme compose une première continuation intitulée Marques de Rome avec douze histoires. Une deuxième continuation, le Roman de Laurin, un roman d'aventures qui dérive vers le roman arthurien, est consacrée à la vie de Laurin, le fils de Marques. Trois autres ouvrages font suite à ces continuations.
Le Roman des Sept Sages de Rome est un des "best-sellers" de la seconde moitié du Moyen Âge. Avec ses prolongements, la série forme un riche ensemble littéraire à l’abondante tradition manuscrite, dont de magnifiques exemples sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Un projet de recherche de l'Université de Genève (FNS) et de l'Université Libre de Bruxelles (FNRS), "Canoniser les Sept Sages", a entrepris d'en étudier l'histoire et la production.
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