Dans une société où l’attention est fragmentée par les réseaux sociaux et le magnétisme des écrans, la nouvelle demande moins d’investissement de temps, aussi bien pour le lecteur que pour l’auteur, tout en étant capable de véhiculer des idées et des émotions profondes. Malgré son potentiel, les animateurs de Réticule déplorent que la nouvelle semble peu valorisée : les recueils se font très rares en édition classique.
Ils estiment que sur Internet, la norme semble être des appels à textes sur des sujets hors-sol qui durent 6 mois, où il faut attendre 3 mois pour avoir une réponse (quand on en a une) pour au final paraître dans une revue papier qu’il faut acheter et que personne ne lit. Constat sévère et tranchante.
À son échelle, Réticule vise à déployer le potentiel de la nouvelle sur Internet, avec des parutions tous les deux mois, voire moins ! Grâce à la dimension newsletter, les initiateurs ont constitué un lectorat en une vingtaine de numéros. Leurs engagements sont stricts : malgré le rythme soutenu, pas de compromis sur la qualité des textes sélectionnés ; pas de remplissage, même lorsque peu de textes trouvent grâce à leurs yeux ; subjectivité totale des choix ; réponse à tous les participants. Attaché au plaisir de la lecture, et à défaut d'avoir du papier, le design de la revue est soigné.
Avec de tels objectifs, Réticule avoue sa satisfaction de voir de plus en plus d’abonnés et de textes reçus.
Résultat : le travail de lecture, de sélection et de mise en page augmente pour une équipe réduite ! Le souhait de rester gratuit et l’accroissement du temps bénévole deviennent plus difficiles à concilier ; ainsi Réticule en appelle au soutien, sans dire s’il compte rémunérer du personnel ou quel autre moyen le sortir de la contrainte. Quelle que soit la solution envisagée, le projet reste à souligner et à défendre.
En février, Réticule publiera son 21e numéro, sur le thème de la philosophie et ouvrira aussitôt son appel à texte suivant.