Si les livres de Charles Mérouvel semblent démodés, il fut un des maîtres du roman populaire mondain qui irrite souvent par sa complaisance dans la description de la vie des classes aisées, à la fin du XIXe siècle, avec hôtels particuliers, châteaux en province, nobles châtelaines, traîtres à monocles, et où le peuple n’apparaît guère que sous la livrée de domestiques tantôt dévoués corps et âmes à leur maîtres, tantôt envieux, sournois et méchants. L’auteur cherche à dépeindre les dernières années d’un monde condamné, vivant sur lui-même de ses souvenirs et de sa grandeur passée sans prise sur l’avenir.
Les parents de Charles Chartier tenaient une épicerie mercerie et fabrique de cierges et chandelles. Il prit son pseudonyme de Mérouvel du nom du hameau de L’Aigle où il possédait une propriété. Il fit, ainsi que son frère Henri, de brillantes études au petit séminaire de Sées, décrochant son baccalauréat en 1853. Placé à Paris chez un notaire, il se fait inscrire en 1856 au barreau de Paris comme avocat, puis à celui de L’Aigle l’année suivante. Ces activités l’inspireront plus tard pour ses romans. En 1857, il épouse Camille Vantillard, âgée de sept ans sa cadette, fille de l’industriel. Revenu à L’Aigle comme avocat, il réside dans une belle maison. Aimant par-dessus tout la vie champêtre, les longues promenades en forêt et la chasse, Charles Chartier était un fort bel homme de grande taille, vêtu élégamment et, bien que d’origine modeste, sa prestance était celle d’un gentilhomme campagnard.
Pendant ses loisirs, et avant d’être le romancier Mérouvel, l’avocat Chartier a d’abord écrit des articles dans un journal local sous le pseudonyme de Saint Yves. Mérouvel exprime l’amour des bois, des hautes futaies, des vastes clairières. Ces paysages de forêt se situent ses meilleures pages.
En 1876, il décide de retourner tenter fortune à Paris en écrivant des romans feuilletons pour les journaux et adopte le pseudonyme de Charles Mérouvel. Pendant 45 ans, il ne cessera de publier au rythme de plusieurs volumes par an. Après la parution de ses premières œuvres en feuilleton dans la Petite République, il gagne en célébrité et reçoit des commandes de feuilletons avec des contrats très avantageux.
Le Péché de la générale (1879) est certainement l’ouvrage le plus caractéristique de cette première période, roman à l’intrigue assez simple, bâti comme une pièce en trois actes et non dénué d’ambitions littéraires. Mérouvel publia aussi quatre recueils de nouvelles réunis sous le titre d’Amours mondaines : I. Octave ; II. Peines d’amour ; III. Sous la cendre ; IV. La Paille et le feu.
Biographie complète de Charles de Mérouvel